Van Cleef & Arpels et les chefs-d’œuvre de l’artisanat japonais, une exposition à Kyoto ♦
En Occident, les bijoux sont souvent relégués aux arts mineurs. C’est l’art oui, mais c’est une cousine du véritable art, des peintures et des sculptures. En Orient, les arts décoratives, y compris les bijoux, mais aussi les meubles ou le tissage, sont des œuvres d’art tout court. Cette philosophie s’est transformée en une exposition organisée au Musée National d’art moderne à Kyoto, l’ancienne capitale du Japon, dédiée à Van Cleef & Arpels.
En effet, la Maison française est comparée aux œuvres d’art japonaises. L’idée est originale. Van Cleef & Arpels est connue pour son style unique et son excellence technique. Elle a été fondé en 1895 par Alfred Van Cleef, qui a épousé la fille d’un marchand de pierre précieuse, Esther (Estelle) Arpels. En 1906, Van Cleef & Arpels a été créée à la place Vendôme et a marqué les jalons des bijoux depuis lors.
En 1925, par exemple, un bracelet de Van Cleef & Arpels a gagné à l’exposition internationale des arts industriels et décoratifs modernes à Paris. Pour les années Trente, la Maison a présenté le Minaudière, un sac de soirée spécial et a obtenu le brevet pour son Mystery Set, une technique unique qui vous permet de mettre des pierres précieuses sans griffes visibles. Il y a aussi le collier Zip, la collection Alhambra, les célèbres Ballerines, la haute joaiellerie… En bref, entre l’innovation technique et les compétences artistiques, Van Cleef & Arpels est quelque chose de plus qu’une entreprise de bijoux.
Une compétence artisanale qui, au Japon, a été florissante à la fin de la période Meiji (1868-1912), avec l’émergence d’artisans japonais qui ont souligné l’originalité et considérés comme des artistes. L’exposition de Kyoto encourage les visiteurs à comparer une centaine de bijoux de Van Cleef & Arpels avec environ 50 exemples tout aussi sublimes d’artisanat japonais, y compris les émaux cloisonnés, les céramiques, les laques et les objets métalliques. Mais aussi des artisans japonais contemporains tels que Moriguchi Kunihiko, un maître de teinture de yuzen, Kitamura Takeshi, un important artiste de tissage ra et tatenishiki, Nakagawa Kiyotsugu, et Hattori Shunsho, Miwa Kyusetsu XII (Miwa Ryosaku). Federico Graglia