Stroili, le plus grand groupe italien de joaillerie, est proche d’une vente : les Russes du capital Vtb, qui rachètent la marque Cavalli, et l’italien Clessidra, un fonds de private equity dirigé par Cludio Sposito, négocient. Le Corriere della Sera l’écrit (encore) dans un article de Daniela Polizzi, la journaliste financière la plus informée du monde de la mode. L’article est injustement cantonné à un court article (il n’y a plus de rédacteurs en chef d’autrefois…), alors qu’il aurait mérité une plus grande visibilité : Stroili, en effet, est le plus grand groupe de joaillerie italien (suivi de Damiani, avec 144 millions de chiffre d’affaires). Mais cela vaut la peine de lire l’article du Corriere.
«Un double coup se profile en Italie pour le capital russe Vtb, qui s’apprête à clôturer les négociations pour l’acquisition de la marque de Roberto Cavalli. Sous le radar, Tim Demchenko, le directeur des investissements du géant financier moscovite, tente de conclure un autre accord. Il s’agit de l’acquisition de Stroili Oro, la plus grande chaîne de bijouterie, avec 370 magasins, 1.800 salariés et 210 millions de chiffre d’affaires. En pratique, c’est l’autre actif officiellement en vente (outre Cavalli) dans le monde de la mode et du luxe en Italie. La nouvelle est que Demchenko n’est plus seul à la table des négociations. A ses côtés se trouvent Claudio Sposito, fondateur de Clessidra sgr, ainsi que Francesco Trapani, vice-président du private equity milanais et spécialiste du luxe, compte tenu de son passé de propriétaire de Bulgari. Le projet consiste à constituer un consortium avec Clessidra comme leader pour reprendre 100% de la chaîne des métaux précieux. De l’autre côté de la table se trouvent Lazard et Banca Imi, conseillers de l’équipe complexe de Stroili. D’Invesindustrial d’Andrea Bonomi à L Capital, qui sont les principaux actionnaires de Stroili (31% et 20% en transparence). Le reste du pool d’investisseurs comprend Intesa Sanpaolo, Wise sgr et 21 Investimenti d’Alessandro Benetton. Vtb et Clessidra, si l’opération aboutit, ont parfaitement marié leurs intérêts. Clessidra a trouvé un riche investisseur et le russe Vtb un partenaire italien solide et expérimenté. Un bon viatique pour la réalité d’un pays menacé par les sanctions de l’UE. »
