C’est la fin d’une époque, celle de Baselworld. Ce qui s’est passé maintenant, jusqu’à il y a trois ou quatre ans, semblait impensable. Peut-être que la foire tentera une relance, personne ne le sait: mais le grand événement dédié aux montres et aux bijoux ne sera certainement pas le même s’il se perpétue.

Les plus grandes entreprises, capables d’attirer des visiteurs et des acheteurs du monde entier, à savoir Rolex, Patek Philippe, Chanel, Chopard et Tudor, ont fait leurs adieux à Baselworld. Alternativement, les entreprises proposeront un nouveau salon de l’horlogerie, mais au Palaexpo de Genève. Il se tiendra à partir d’avril 2021, en collaboration avec la Fondation de la Haute Horlogerie, qui organise le salon Watches & Wonders (ex Sihh). Cette année, les deux événements, Baselworld et Watches & Wonders, ont été suspendus en raison du coronavirus.

Nous sommes présents à Baselworld depuis 1939. Cependant, malgré notre grand attachement à cet événement, compte tenu de son évolution et des récentes décisions prises par le groupe Mch, nous avons décidé de nous retirer et, suite aux discussions entamées par Rolex, il nous a paru naturel de créer un nouvel événement avec des partenaires qui partagent notre vision et notre soutien continu et inébranlable à l’horlogerie suisse.
Jean-Frédéric Dufour, PDG de Rolex et membre du conseil d’administration de Tudor

Il y a quelques jours, est né un litige sur les coûts supportés par les entreprises: Baselworld, en effet, proposait d’utiliser 85% de l’acompte des exposants pour le salon suivant, fixé fin janvier 2021, tandis que 15% étaient calculés pour couvrir les frais engagés par Mch, la société qui gère le salon de Bâle. Une proposition qui a soulevé les entreprises et conduit à la décision ferme d’abandonner Baselworld à leur sort.

« L’objectif est d’offrir aux marques partenaires la meilleure plateforme professionnelle possible, avec une vision partagée qui leur permette de faire face aux futurs défis du monde horloger. L’événement donnera également une importance cruciale à l’expertise et aux innovations du secteur, tant en Suisse qu’à l’international » , est écrit dans le communiqué de presse des sociétés de transfugés.
Aujourd’hui, Patek Philippe n’est plus conforme à la vision de Baselworld: il y a eu trop de discussions et de problèmes non résolus qui ont sapé notre confiance. Nous devons répondre aux besoins légitimes de nos revendeurs, clients et presse du monde entier. Ceux-ci doivent pouvoir découvrir chaque année de nouveaux modèles d’horlogers suisses, en un seul endroit et de la manière la plus professionnelle possible. C’est pourquoi, après une comparaison approfondie avec Rolex et en accord avec les autres marques participantes, nous avons décidé de créer, tous ensemble, un événement unique à Genève, représentatif de notre savoir-faire.
Thierry Stern, président de Patek Philippe
Mch Group, pour sa part, a exprimé « une grande surprise et un profond regret ». Mais le mal est fait.

